Les légumes en conversion vers l’agriculture biologique, un pari sur l’avenir

Les légumes en conversion vers l’agriculture biologique, un pari sur l’avenir

bio en conversion

En 2017, 4,4% des produits alimentaires consommés par les Français étaient bio, en augmentation de 18% par rapport à 2016 (1). Face à un tel succès, les récoltes peinent à satisfaire la demande. D’autant plus qu’elles sont bien plus sensibles aux aléas climatiques et aux pressions parasitaires que les productions issues de l’agriculture conventionnelle. Dans ce contexte, les produits "en conversion vers l’agriculture biologique" représentent une alternative intéressante.

Un coup de pouce aux producteurs

Pour un exploitant agricole, se convertir à l’agriculture biologique représente un investissement important en temps et en énergie. Picard a fait le choix d’accompagner des producteurs pendant cette période charnière. Concrètement, dès la deuxième année de conversion, nous achetons leurs légumes à des prix supérieurs à ceux de l’agriculture conventionnelle pour les commercialiser dans sa nouvelle gamme de légumes "en conversion vers l’agriculture biologique". Provenant d’exploitations toutes situées en Bretagne, les brocolis, les petits pois et les choux fleurs Picard sont les premiers légumes proposés dans cette gamme.

Une opportunité pour nos clients

À l’autre bout de la chaîne, l’arrivée de cette nouvelle gamme permet aux consommateurs de produits bio français de devenir indirectement acteurs du développement de l’agriculture biologique. En effet, leurs achats représentent un soutien concret aux agriculteurs qui s’engagent dans cette démarche. Enfin, en ce qui concerne l’aspect qualitatif de ces légumes labellisés "en conversion vers l’agriculture biologique", il faut savoir qu’ils sont cultivés selon les règles de l’agriculture biologique. Ils font l’objet de contrôles rigoureux obligatoires et réguliers qui en attestent.

petits pois en conversion vers l'agriculture biologique

 

Parce que la conversion à l’agriculture biologique est une démarche pleine de sens et porteuse d’avenir, Picard s’engage auprès des producteurs à développer cette nouvelle gamme au rythme de leurs avancées. Elle devrait donc s’enrichir peu à peu avec de nouvelles variétés de légumes. Les haricots verts, les choux-fleurs en fleurettes et les carottes en rondelles sont actuellement dans nos magasins Picard.

Rencontre avec Monsieur Breton, producteur pour Picard de choux-fleurs en conversion vers l’agriculture biologique à Plouzévédé dans le Finistère.

1. En quoi est-ce différent pour vous de produire selon les règles de l’agriculture biologique par rapport à l’agriculture conventionnelle ?

L’enracinement d’une récolte est beaucoup plus lent au départ. On doit faire beaucoup plus de passages de tracteur pour les mises en place des semis. Pour détruire les mauvaises herbes également c’est plus de travail car il faut passer la bineuse 4 à 5 fois au minimum. La réglementation est aussi plus exigeante et on est plus surveillé. On subit 2 contrôles au minimum par an, un obligatoire et un inopiné. Les sols sont contrôlés mais aussi les bâtiments, les produits utilisés et même notre comptabilité. Nos factures sont passées au crible afin de vérifier que nous n’achetons pas de produits interdits en agriculture biologique.

2. Quant à vos techniques de travail en elles-mêmes, en quoi ont-elles changé ?

En agriculture conventionnelle, on laboure le sol puis on sème directement. En bio, on doit passer la charrue à l’avance puis, faire des faux semis pour faire lever les graines de mauvaises herbes afin d’avoir moins de pression sur la culture après. Quant au désherbage, en agriculture conventionnelle il se fait chimiquement alors qu’en bio on cercle les mauvaises herbes à la main ou à la bineuse, c’est plus long et compliqué. Pour les choux-fleurs, on passe aussi une machine qui permet de raser le chou pour enlever les saletés sans l’arracher.

3. Et qu’en est-il des rendements ?

Ils sont très liés à la météo. Les années où il y a beaucoup de pluies, il y a plus de maladies et les rendements sont mauvais. De façon générale, ils sont beaucoup plus aléatoires qu’en agriculture conventionnelle et peuvent varier du simple au double d’une année sur l’autre. Pour les choux-fleurs, la recherche sur les variétés a permis de créer des variétés hybrides qui ont une meilleure vigueur germinative et qui poussent bien. Avec ces nouvelles variétés, on obtient aujourd’hui des rendements quasi identiques à ceux de l’agriculture conventionnelle.

4. Comment voyez-vous l’avenir ?

Je suis très engagé avec d’autres producteurs de la région dans une démarche qui vise à améliorer encore la façon de travailler en bio. On cherche notamment à travailler la structure des sols afin de les préserver à long terme. S’ils pouvaient être moins perméables à l’eau, ils seraient moins abîmés lors du passage du tracteur. Car en bio, comme je vous le disais, on passe le tracteur beaucoup plus souvent qu’en conventionnel. C’est un projet à long terme mais il est très porteur d’avenir.

(1) Source : Agence Française pour le Développement et la Promotion de l’Agriculture Biologique.